Qui sommes-nous ?

La compagnie Uèi est le nouveau nom de l’association Les Belles Fanes.

Depuis 2020, l’association Les Belles Fanes promeut les musiques de tradition orale (sans partitions) d’Occitanie et du monde, pour toutes et tous, dans le quartier cosmopolite des Pradettes à Toulouse.
En 2022 et 2023, l’association reçoit Mathilde Lalle et Camille Sabathier en résidence de territoire dans le quartier, en ayant pour but de valoriser les pratiques musicales (amatrices et professionnelles) des habitant.e.s des Pradettes. Dans ce cadre, elles réalisent une grande collecte de chansons auprès des habitant.e.s, elles animent une permanence musicale en bas d’immeuble dédiées aux femmes chaque semaine : les Cafés Musicaux, elles organisent de nombreux concerts dans l’espace public et auprès de différents partenaires, notamment la Fête des Musiques des Habitant.e.s des Pradettes, pour mettre en avant les musicien.ne.s du quartier et mettent en place chaque mois des soirées dédiées au chant spontané au Café Culturel Folles Saisons, les Cantades, pour renouer avec la tradition chantée toulousaine et permettre à toutes et tous de développer son sens musical.

La réussite de cette dynamique a amené à la création et la pérennisation de l’Orchestre Populaire des Pradettes, c’est à dire plus de 25 habitant.e.s du quartier des Pradettes, chanteur.se.s ou musicien.ne.s de tous âges, toutes origines et toutes classes sociales qui se transmettent mutuellement des musiques issues de leurs différentes cultures musicales avec l’aide de 4 coordinateurs musicaux professionnels.

Elle a aussi amené la volonté pour les artistes de structurer et développer leurs créations et leurs actions de médiation en restant en lien étroit avec les habitant.e.s du quartier des Pradettes mais aussi en travaillant auprès du public d’autres territoires de la Région Occitanie. C’est ainsi que de fil en aiguille et de bouche à oreille est née la Compagnie Uèi (”Aujourd’hui” en occitan). Une compagnie qui affirme que les fonctions des musiques de tradition orales sont toujours fondamentales aujourd’hui, peut-être plus que jamais.

Les actions ont commencé par de nombreux concerts impromptus dans l’espace public, Hors Scène, puis la mise en place d’une grande action de collectages de chansons auprès des habitant.e.s, qui ont mené à la création de l’exposition visuelle et sonore Mes Pradettes Nos Musiques, exposée à la Médiathèque des Pradettes puis au COMDT, qui présente les portraits ethno-musicologiques de 9 habitant.e.s du quartier (dont un en occitan), et à la transmission de 14 chansons collectées auprès des habitant.e.s aux élèves de 4 classes dans les 4 écoles du quartier (dont une en occitan et deux en catalan), à la mise en place d’une permanence musicale hebdomadaire en bas d’immeuble, les Cafés Musicaux, présentant des concerts (notamment de musiques occitanes) et surtout des moments de rencontre et même de partage de répertoire et de pratique chantée entre artistes et habitantes de la zone QPV, qui ont amené un groupe fidélisé à assister à des spectacles et visiter plusieurs lieux culturels accompagné par l’équipe dont le COMDT, à la réalisation d’un clip par des adolescents de la zone QPV, Pradettes Rêve de Paillettes, travail lors duquel les jeunes ont été amené à enregistrer des collectages auprès de leurs voisins (dont un en occitan), à la mise en place de 4 Master-class « Chants et Rythmes du Monde », à la pérennisation des Cantadas tous les 2e jeudis du mois auquel se sont rendus de plus en plus de publics mixtes, à la programmation de nombreux concerts au marché en partenariat avec le Collectif des 7 Associations qui les organisait, à l’organisation de deux Fêtes des Musiques des Habitant.e.s des Pradettes avec une participation record de musicien.ne.s habitant le quartier et une grande fréquentation du public (notamment celle de 2023 qui était de la teneur d’un Festival avec 2 scènes permettant l’alternance de 17 concerts dans la soirée!) et tout cela a mené à une forme de quintessence, la création en janvier 2023 de l’Orchestre Populaire des Pradettes, un orchestre d’habitant.e.s de tous genres, âges, origines et surtout classes sociales qui ont présenté 9 concerts au cours de l’année, aux Pradettes, au centre de Toulouse et même à Saramon dans le Gers, et jouent les morceaux de leurs cultures musicales d’origine ou de coeur qu’il.elle.s ont transmis aux autres membres du groupe avec l’aide coordinateur.ice.s musicaux.

Mathilde et Camille ont installé, avec le public touché au premier plan par nos actions, au fil de la résidence de territoire, une habitude d’aller au spectacle et d’investir les lieux culturels du quartier. Aussi, fortes de l’expérience des concert impromptus, des nombreux concert donnés sur la place des Pradettes, d’avoir accompagné des groupes à jouer, à chanter, elles sont repérées, reconnues par les habitant.e.s qui participent activement à nos activités et par un public plus large qui les repère et vient les questionner sur un évènement du quartier ou les solliciter pour avoir des informations liées à la question culturelle et plus particulièrement musicale.

Durant ces deux années de résidence de territoire le travail partenarial sur le terrain du quartier des Pradettes a été une grande réussite. En effet, nous avons pu mettre en place des partenariats forts et constructifs avec le Collectif des Associations des Pradettes, le PAVÉ, le CADB, la Médiathèque des Pradettes, le centre social Alliances et Cultures et les 4 écoles du quartier des Pradettes.

Nous pouvons constater aujourd’hui une reconnaissance des institutions (la DRAC, la Préfecture, la Région Occitanie, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne et la Ville de Toulouse nous ont fait confiance et ont soutenu conséquemment le financement de la résidence de territoire) et des acteurs de terrain avec qui une relation de confiance et d’entraide mutuelle s’est instaurée.

Pourquoi les musiques traditionnelles ?

Dans la langue française, l’appellation “musiques traditionnelles” est souvent vue comme une opposition à ce qui est moderne et renvoie au passé et au patrimoine. Il s’agit pourtant des musiques issues du peuple (et non connues du peuple via les procédés de diffusion massive des musiques commerciales).

“ Cette chanson est traditionnelle en ceci qu’elle a été confiée, principalement à la mémoire. Elle s’est perpétuée par transmissions successives, la plupart du temps purement orales, s’étendant assez souvent sur plusieurs siècles et un nombre élevé de générations. ”

Jean-Michel Guilcher

Dans les faits, chaque génération filtre, crée et délaisse. Les musiques traditionnelles se renouvellent en permanence en fonction de la capacité des musicien.nes qui les maîtrisent à (re)créer quelque chose de neuf sur le moment. Elles permettent un lien avec le corps, la plupart des musiques traditionnelles étant faites pour danser ou accompagner les mouvements dans le travail ou la vie quotidienne (elles sont intrinsèquement hors scène), mais aussi parce que les timbres vocaux et instrumentaux qu’elles requièrent ne gomment pas l’origine organique du son. Elles touchent au sens propre et permettent un partage sensoriel de la musique.

Le fait que la transmission du répertoire de chaque communauté culturelle utilise l’oralité rend la pratique de ces musiques accessibles à toutes et tous sans apprentissage préalable du solfège et de la théorie musicale. Cela ne veut pas dire qu’elles sont pour autant non savantes, mais elles font appel à un savoir de l’expérience et de l’imprégnation, de l’échange et de la pratique contextuelle. Elles permettent aux personnes qui les reçoivent de développer sur le vif leur “sens musical”.

« Si nous établissons que le sens de la musique est une caractéristique universelle spécifique de l’espèce humaine, nous serons en mesure de montrer que les humains sont encore plus remarquables que nous le croyons actuellement – et pas seulement quelques-uns mais tous et que la majorité d’entre nous vit en dessous de ses possibilités à cause du caractère oppressif de la plupart des sociétés. »

John Blacking, How musical is man, 1974

Toutes ces spécificités des musiques traditionnelles nous servent d’appui, de point de départ, pour proposer une démarche artistique qui prend en compte les richesses des héritages culturels liés à l’oralité tout en invoquant la force de (re)création inhérente à ces musiques.

La Compagnie

Bureau : Sandrine Langlet, Célia Gazal, Maëlys Duclos
Administratrice de production :
Service Civique : 
Graphiste : Célia Gazal

Collectif des Associations des Pradettes
12 RUE Julien Forgues
31300 Toulouse

N° RNA : W313025649

SIRET : 828 183 640 00030

Licences 2 et 3 d’Entrepreneurs du spectacle